Courry: La Cocalière et ses visiteurs nocturnes

C’est dans la salle de réunion de la grotte de la Cocalière que Jean-François Holthof, secrétaire de l’association Païolive, était installé avec 4 jeunes chercheurs cet après-midi d’été. Devant eux, des microscopes, des livres et des bacs de laboratoire. S’ils sont présents depuis bientôt quatre semaines sur le site, c’est pour réaliser un inventaire de la ressource alimentaire des chauves-souris selon trois types de milieux.

Sur l’ensemble du plateau karstique de Païolive et des Gras, ce plateau allant depuis la Beaume jusqu’à à Saint-Brès, on retrouve 25 des 35 espèces de chauves-souris répertoriées en France. « Un animal sur lequel on ignore encore beaucoup de choses. Aucune étude comme celle qui est menée ici n’existe à ce jour en France » nous fait savoir Jean-François Holthof.

Au sol, trois filets ont été disposés à un mètre du sol pour capturer les insectes volants et un capteur enregistre les ultra-sons émis par les chauve-souris en chasse. Ainsi il est possible de comparer la ressource en insectes volants, qui sont la proie des chauve-souris et les espèces de chauve-souris présentes. Des pièges vont bientôt être installés dans la canopée afin de répertorier le menu de ces mammifères nocturnes à la hauteur de la cime des arbres. « Il y a plein d’études et de projets à mener ici.

Nous avons réalisé un sentier de découverte sur les rapports entre surface et mondes souterrains et la Grotte de la Cocalière envisage de créer sur une cinquantaine d’hectares une réserve naturelle régionale. Mais au-dessus de leurs bacs, les deux stagiaires et les deux volontaires en service civique examinaient aussi des échantillons de la faune aquatique du Granzon, un cours d’eau voisin, afin de compter les invertébrés indicateurs de la qualité de l’eau, « et qui se font de plus en plus rares, de visu » nous informe Soham. Et Jean d’ajouter que « les insecticides, utilisés même en bio pour lutter contre la cicadelle dans les vignes atteintes par la flavescence dorée, feraient chuter la biodiversité des cours d’eau ».

Originaire de Saint-Brès où ses parents sont agriculteurs, Yannick, âgé de 19 ans, se veut philosophe: « Nous faisons un BTS sur la nature alors que dans les faits, on gère l’impact qu’a l’homme sur la nature ». Pour Iris, l’enthousiasme était de mise. Elle apprécie tout particulièrement ce stage « qui nous laisse très libres, où l’on nous fait confiance et où les initiatives sont encouragées ». 

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