Un confinement de 113 jours à Courry

Du 22 novembre 1991 au 13 mars 1992, un Jurassien s’est confiné 113 jours dans la grotte de la Cocalière. « Je voulais vivre une expérience hors du temps » fait savoir Pascal Barrier, 30 ans après les faits. Sportif et spéléologue à la base, il confie ne pas avoir trouvé de grotte adhoc dans le Jura, raison pour laquelle il s’est orienté vers Courry.
Fort d’une ascension de La Défense et de la traversée des Gorges du Verdon, Barrier avait déjà quelques expériences particulières à son palmarès. « Le cycle entre l’éveil et le sommeil est de 25 heures quand notre nerf optique n’est pas soumis à la lumière du soleil «  fait-il savoir en renchérissant « qu’en 100 jours, on gagne 4 jours sur le temps ».
Ce qu’il mis en pratique dans une des 3 plus belles grottes de France avait déjà été « expérimenté » dans les blockhaus puis par la Nasa mais cet isolement fut mené « dans une grotte en France durant autant de jours pour la première fois dans notre cavité » souligne Christophe Bouquet, co-gérant de la Cocalière.
Pour ses 113 jours passés dans les entrailles des Cévennes, Pascal Barrier a reçu le soutien des pompiers: « Je leur adressais un message à mon couché ainsi qu’à mon réveil, sans n’avoir personne à qui parler » informe-t-il. Chargé de 150 jours de nourriture, il possédait également une masse pour casser le sas qui le reliait à l’extérieur.
Durant ses journées, il a lu les quelques 40 livres emportés et surtout, il a exploré des conduits méconnus. Une expérience parfois dure pour le moral et durant laquelle « on passe par tous les sentiments, de la déprime à l’euphorie ».
Pour le spéléologue âgé aujourd’hui de 56 ans aujourd’hui, il est plus facile d’être confiné de la sorte « lorsqu’on est habitué à organiser son temps » mais il reconnait volontiers que « ce qui manque le plus, ce sont les contacts humains ».
Après 100 jours confinés volontairement, sa sortie s’est organisée en 13 jours. Durant ce temps, un professeur de Montpellier, des amis et journalistes lui ont permis « un sas spatio-temporel utile » vers le retour à l’air libre. D’un coup de masse, il força la paroi de la grotte pour retrouver le soleil. A l’époque, personne ne savait que l’humanité revivrait la chose involontairement plus de 365 jours…

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