Le gaz de schiste est au centre des préoccupations de la Communauté de communes

Une assistance nombreuse, plus de 90 personnes, assistait ce jeudi soir à la conférence de Joël Jolivet, géologue, Chercheur au CNRS et maire de Tharaux, organisée par Bernard Raoux, maire de Saint-Privat-de-Champclos et Président de la Commission Environnement à la communauté de communes Cèze-Cévennes, en présence d’Edouard Chaulet, Conseiller général, maire de Barjac, et de nombreus maires des villages voisins.

A l’aide d’une projection de nombreuses diapositives, Joël Jolivet présentait le projet de recherches et d’exploitation du gaz de schiste dans le Languedoc-Roussillon, dans une zone qui s’étend du Larzac à la Drôme en passant par les Cévennes et l’Ardèche, en particulier la superficie de 503 km2, couvrant la surface de Saint-Paul la Coste à Saint-Victor de Malcap, en passant par Alès, Allègre les Fumades, Saint-Ambroix, Courry

Après les explications sur la formation de ce gaz dans les roches sédimentaires argileuses très compactes et très imperméables, tels les schistes, l’intervenant notait que l’exploitation aux Etats-Unis était facilitée par le droit de propriété privé du sous-sol des habitants, alors qu’en France, l’Etat en est le seul propriétaire.

Cette exploitation est rendue possible grâce à la technique de « fracturation hydraulique » des roches : à deux ou trois mille mètres de profondeur, il est procédé à la réunion des micro-poches à l’aide d’un explosif détonné, puis lors de la pénétration horizontale des schistes, une très haute pression de milliers de litres d’eau, de sable et un cocktail d’adjuvants chimiques est envoyée pour ouvrir la roche. Cette méthode provoque la remontée du gaz à la surface avec une partie du redoutable « liquide de fracturation », nécessitant 15 000 mètres cubes d’eau, un puits pouvant être fracturé jusqu’à 14 fois, et un suivant pouvant être foré quelques centaines de mètres plus loin, et ainsi de suite…

L’aspect environnemental n’est donc pas neutre, les risques sont réels, liés à plusieurs facteurs : à la nature des produits chimiques mélangés à l’eau utilisée, qui doit être ensuite traitée car elle est souvent salée et contient des métaux lourds ; à la présence de nappes phréatiques, entre la surface et les couches de schistes fracturées ; à la consommation d’eau nécessaire à chaque puits dont une partie seulement peut-être récupérée et recyclée. Dans notre région, l’eau est une denrée soumise à des variations climatiques, partagée avec les usages domestiques, agricoles et touristiques ; au nombre de forages affectant gravement les paysages (il peut y avoir un puits tous les 500 mètres) ; aux voies d’accès indispensables, nécessitant un trafic intense de camions pour transporter le matériel d’exploitation et le gaz.

L’orateur terminait son exposé en signalant que tous les conseillers généraux et les maires du Languedoc-Roussillon s’étaient mobilisés, intervenant auprès de la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet. Depuis, celle-ci avait demandé à l’administration de mener une mission sur les enjeux environnementaux de l’exploitation des gaz de schiste. Il ajoutait, rejoint également par le public, de rester vigilant et concentré afin de protéger notre environnement, basé sur l’agriculture et le tourisme, en particulier la nouvelle station thermale des Fumades et l’espace de restitution de la Grotte Chauvet.

Après les réponses données à quelques interrogations de l’auditoire, il terminait par cette phrase :

« Le choix est de savoir quel avenir nous voulons pour notre région »

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